Un terroir encore jeune mais prometteur
Le vin belge s’inscrit dans une histoire viticole récente, son essor datant principalement des années 1970. Contrairement à des zones comme la Toscane ou la Champagne, ici, les vignes doivent composer avec un climat septentrional : des étés doux, des hivers frais et un ensoleillement limité (environ 1600 heures par an en moyenne). Mais loin d’être un désavantage, ce climat présente également des opportunités uniques pour les vins de garde.
Un climat adapté à la fraîcheur et à l’acidité
Un des piliers des vins de garde, particulièrement pour les blancs, est une bonne acidité. Or, le climat belge offre précisément cette caractéristique ! Les températures modérées ne permettent pas une maturité excessive des raisins, ce qui garantit des niveaux d’acidité résiduels plus élevés. Cette fraîcheur naturelle est un atout majeur pour produire des vins capables de se conserver pendant une décennie ou plus.
Par exemple, certains blancs issus de chardonnay ou de cépages comme le kerner (moins connu mais bien adapté aux climats frais) dévoilent des capacités impressionnantes de garde. Les Arbres Chardonnay 2016 des Coteaux des Amandiers, dans la province de Namur, est un excellent exemple de vin blanc wallon ayant encore un beau potentiel de garde en 2023.
Des sols variés, des spécificités intéressantes
La géologie belge est étonnamment diverse pour un si petit territoire. On trouve des sols calcaires en Hesbaye, des pentes limoneuses en Wallonie et des terroirs sableux dans le nord (Flandre). Ces composantes influencent directement la minéralité des vins, un autre caractère déterminant pour les vins de garde.
Le Domaine du Chenoy, situé près de Namur, étudie activement l'impact des sols sur leurs cépages résistants pour élaborer des rouges élégants et durables. Ses flacons atteignent déjà des durées de conservation de 7 à 10 ans, selon les millésimes.