Un climat qui ne joue pas toujours en faveur de la vigne
La Belgique est située loin des latitudes classiques pour la production de vin. Notre climat tempéré océanique se caractérise par des hivers froids, des étés souvent humides et des saisons capricieuses. Cela crée d’emblée des conditions difficiles pour la vigne, plante qui préfère un climat ensoleillé et chaud pour donner le meilleur d’elle-même.
Des températures limites
Avec une température moyenne annuelle d'environ 10 °C, la Belgique flirte avec le minimum requis pour la culture des cépages viti-vinicoles. Les printemps tardifs et les gelées printanières, fréquentes en avril et parfois en mai, peuvent endommager les jeunes bourgeons. Par ailleurs, le manque de soleil par rapport aux régions viticoles classiques comme la Bourgogne ou Bordeaux limite parfois la maturité des raisins.
Heureusement, le changement climatique, bien que problématique à l’échelle globale, a un effet inattendu ici : certaines années affichent des températures records, prolongent les périodes de végétation et permettent une meilleure maturation des fruits. Les cépages résistants au froid, comme le pinot noir, le chardonnay ou encore les variétés hybrides comme le solar ou le regent, s’avèrent parfaitement adaptés à cette délicate situation climatique.
Les précipitations, ennemies et alliées
En Belgique, il pleut en moyenne 200 jours par an. Le vignoble belge fait donc face à une forte humidité, qui favorise le développement de maladies cryptogamiques comme le mildiou et l’oïdium. Ces fléaux, s’ils ne sont pas contrôlés, peuvent ruiner une récolte entière.
Pour contrer ces problèmes, les producteurs belges adoptent des stratégies variées :
- Un choix rigoureux des cépages, avec une préférence pour les variétés résistantes aux maladies.
- Un espacement accru entre les rangs pour favoriser une meilleure aération des vignes.
- Une gestion phytosanitaire précise et parfois l’adoption de pratiques biologiques ou biodynamiques pour renforcer la résilience du vignoble.
Paradoxalement, cette pluie abondante permet aux vignes de ne pas trop souffrir de stress hydrique, contrairement à certaines régions viticoles du sud de l’Europe où la sécheresse est un problème croissant.